Voilà, je ne suis plus un enfant…

Notre portail. Je crois qu’il n’a jamais été fermé. Pourtant, il faudra que je le fasse.

La semaine dernière, ma mère est morte. Je suis maintenant seul dans cette maison familiale, vieille de ses 50 ans. Alors, j’ai pris mon boitier et je suis retourné sur les traces de mon enfance.

Quand nous étions gamins, Isabelle (1965-2009) et moi, nous partions sur la route retrouver nos copains d’alors. On suivait le goudron, passant devant chez le Valy et la Jeannette, dont la maison était la plus proche – et la seule à l’époque – de la nôtre… D’origine, c’était une vieille grange d’une autre époque que le Valy, un pote et collègue de mon grand-père, avait agrandi et embelli à la seule force de ses poignets.

La maison de Valy

D’un pas plus léger que le vent des vacances, ma soeur et moi avancions, laissant la maison des Salon derrière nous. Nous ne connaissions pas très bien ce couple sans enfants mais je me souviens bien de tous les chiens qui ont habité cette maison. Pendant des années, qu’ils aient été caniches, bouledogues ou batards, les bestiaux n’arrêtaient pas de nous aboyer dessus. Curieusement, aujourd’hui, un gros chien noir m’observe avec méfiance à travers le portail mais ne dit rien.

La maison des Salon.

La maison des Pellardy sur notre gauche – j’en parlerai un autre jour – nous arrivons à notre destination : la place où toute notre joyeuse bande nous attend. Nous la retrouverons pendant de nombreux étés et nous grandirons ensemble. Il y a les Dumas, les Hemy et les Froment. Nous passions nos journées ensemble, à jouer dans des endroits magiques parce que sauvages, que seule, une Ardèche encore peu connue des touristes hollandais, pouvait nous offrir à l’époque.

La place

On avait le choix : aller à la rivière, jouer au ping-pong dans la grande ferme des Dumas ou je ne sais quelle autre forme d’activité… Maisonneuve, c’était un paradis pour les gamins que nous étions. Nous jouissions d’une liberté absolue. Peut-être le seul impératif était de rentrer pour les repas. Nos grands-parents nous attendaient, indulgents et souriants, pour passer à table. Nous racontions notre matinée. Et le déjeuner terminé, nous repartions. Pour une nouvelle après-midi de vacances.

A gauche, l’escalier qui monte vers la maison des Froment. Celle des Hemy est cachée dans l’angle à droite.

La semaine dernière, ma mère est morte. Alors, j’ai pris mon boitier et je suis retourné sur les traces de mon enfance.

I love you. All of you. And Lulu.

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