La Coastal Walk
Il fait beau et chaud. Oups, pardonnez la contrepéterie sommaire, il fait chaud et beau. C’est mieux ainsi. Ici, il fait 30°, le ciel est bleu et dégagé. Je sais que pour toi, cher ami lecteur, mon été australien te laisse indifférent. Je n’ignore pas que le printemps a fait sa première apparition en France… Mais je reprends le cours de mon écriture, merci de ne plus m’interrompre, je te prie… Nous sommes donc à Sydney. A Bondi Beach, pour être plus précis, LA plage des habitants de la ville. Tout le monde s’y retrouve. Même les français d’Australie, et ils sont nombreux. Mon Lulu avait une idée en tête : la Coastal Walk.

En fait, partir de Bondi Beach pour aller jusqu’à Coogee par le chemin des falaises : une belle balade sur le bord de mer de six kilomètres. Moi, j’ai dit d’accord. Mais à vélo, ma chérie. Peut-être y avait-il de belles photos à faire. Et puis, enlever une idée de la tête de Lucie, même avec un bulldozer, je n’y arrive pas.
Tout commence avec Bondi Icebergs.
C’est le nom de la piscine qui domine une des extrémités de Bondi – prononcez Bondaï – l’immense plage, située à l’est de Sydney. Puisque vous êtes d’un naturel curieux, Bondi signifie « bruit de l’eau sur les vagues », à l’époque où la terre est encore aborigène. C’est en 1929 que des lifes savers – nos moniteurs nageurs sauveteurs, si vous voulez – décident de construire cette piscine au bord de l’eau pour s’entraîner tous les jours de l’année. De fait, si l’endroit ne présente pas un intérêt tout de suite, c’est en commençant à le photographier que j’ai compris pourquoi il était mythique. Du moins, en Australie.

Dans mon viseur, voir les eaux vertes de la piscine se mélanger à celles, plus bleues et surtout, plus impétueuses de l’océan est un spectacle unique. Les nageurs effectuent leurs longueurs tranquillement quand les vagues s’écrasent contre les bords du bassin. Nous resterons longtemps à contempler ce mélange d’univers.
Il est temps de prendre la route, la piscine de Bondi étant le point de départ. Mon vieux, la première réflexion que je me suis faite, c’est : -« La vache, ça grimpe ! » Nous suivons le chemin naturel, creusé par l’érosion et régulièrement aménagé par l’homme, le long des falaises. Le vent est face à nous, ce qui n’accélère pas notre rythme. Tout de même, le paysage est magnifique. Les maisons construites ici ont toutes d’immenses baies vitrées, permettant de savourer cet horizon.

Nous arrivons sur les hauteurs de Bronte, petit village. Le soleil tape autant que le vent souffle.


Il y a un cimetière ici. Les tombes sont anciennes pour la plupart : de 1880 à 1900. Bien sûr, il y en a des plus récentes. Le cimetière pointe vers l’océan, laissant deviner que la dernière volonté de tous ses gisants est de reposer face à l’immensité.

Nos vélos électriques – loués avec une simple application – nous emmènent joyeusement le long de cette promenade. On pourrait presque chanter « À bicyclette » d’Yves Montand.
Nous sommes presque arrivés à Coogee, notre destination finale. Il y a une petite colline et nous découvrons l’apparition de la Vierge. Je ne plaisante pas : la vierge Marie serait apparue ici. Depuis 2003, les témoignages se multiplient. Une femme apparaît à des gens. Tous sont convaincus que c’est la Vierge.
Ce qui me frappe, c’est cette vieille dame assise en face du mausolée. Elle semble parler toute seule, triturant nerveusement un bout de papier dans sa main droite. En m’approchant d’elle, je remarque que le bout de papier est un recueil de prières. Il est logique de penser qu’elle prie. J’ai fait une photo. Je la trouve triste. Mais parlante.

Comme l’endroit semble dédié au recueillement, c’est également ici qu’est dressé le mémorial en hommage aux victimes des attentats terroristes de Kuta, sur l’île indonésienne de Bali. Il y eut 202 morts et 209 blessés. La majorité des victimes venaient de Sydney, située à quelques heures de vol de Bali. A parcourir la liste, à. Voir ces visages de monsieur et madame tout le monde, découvrir qu’Abbay aurait aujourd’hui 30 ans, avoir les glandes parce que Chloé avait quinze ans ce jour là… Qui peut être aussi con et injuste pour flinguer des enfants ?

Nous roulons plusieurs kilomètres, découvrant de nouvelles plages et peu de gens. Je photographie. Des idées arrivent en tête. Je sais ce que je veux faire. C’est fou ce qu’une excursion à vélo électrique peut donner comme idées. Je pense recadrage, couleurs, mise en scène. Exposition aussi.
Mais, à la base, je photographie. Mon Dieu, comme j’aime ça.


Nous arrivons sur Coogee, notre destination finale. Lucie me montre un pavillon au style caractéristique des années 1900.
« – C’est le pavillon Coogee, m’explique-t-elle, nous déjeunerons ici. C’est un endroit génial ! »
Nous resterons dans cet endroit étonnant le temps de déjeuner. Puis ferons le chemin inverse pour revenir sur Bondi. Encore quelques photos. Notamment ces deux gamins jouant avec les vagues impressionnantes, inconscients du risque qu’ils prennent à plonger là-dedans.


La journée fut riche en inspiration et en photographie. Je suis rentré dans notre studio Airbnb épuisé mais tellement heureux.
Demain sera notre dernière journée sur Sydney.
I love you. All of you. And Lulu.
Bonjour ! Super vos commentaires et vos photos ! Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2020. Mais je ne lis pas un seul mot sur les incendies qui ravagent Sydney ? Je vous écris de mon petit village de France…
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