Mais quel bel engin !

Cher monsieur Fuji Films,

J’ai passé une journée extraordinaire. Comme vous le savez, ou alors, vous n’avez pas lu ma dernière lettre, je me trouve actuellement à Phnom Penh, capitale du Cambodge. C’est une ville remplie de bruits et d’agitations, deux qualités si caractéristiques à l’Asie. On se déplace en touc-touc, une sorte de carriole remorquée par un scooter poussif. C’est confortable, voyez-vous et très pratique. 

Pour visiter le marché Russe – nom donné à un marché fréquenté par des soviétiques pendant les années 80 – j’ai sorti votre boitier X100F que vous m’avez généreusement prêté. Je le désignais aux cambodgiens, leur demandant ainsi leur autorisation à les photographier. Vous savez quoi, monsieur Fuji Films, je n’ai pas essayé un seul refus. J’ai photographié. Et photographié. Et photographié. Le X100F a fait ce que je lui demandais, même si parfois, il lui arrivait de me montrer des velléités d’indépendance en se déréglant… Je ne peux résister au plaisir de vous montrer ces belles photos.

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Cet appareil est discret et convivial. Ce que j’essaye d’expliquer à mon fidèle Canon 6D qui ne comprend pas pourquoi il doit passer ses premières journées cambodgiennes dans un sac. Tu es un excellent réflex, lui ai-je dit, mais tu n’es pas franchement discret…

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Ensuite, nous sommes allés voir un endroit terrible : le musée du Génocide. Nous visitons un camp de la mort, le S21, une ancienne école que les sinistres Khmers Rouges transformèrent en centre de torture. En quatre ans, de 1975 à 1979, 20000 personnes – innocentes pour la grande majorité d’entre eux – furent torturées et exécutées. On sort de cet endroit, malade comme si, on avait reçu un coup de pelle dans le bide.

Monsieur Fuji Films, j’ai une confession à vous faire.

Il est formellement interdit de photographier dans cet endroit. D’ailleurs, je n’ai fait aucun cliché. Du moins, au début. Ensuite, la rage et la douleur m’ont fait sortir le X100F, très énervé lui aussi, et nous avons essayé de montrer l’horreur simple et maudite des couloirs de la mort. Pour empêcher les désespérés de se suicider, les khmers rouges avaient installés des barbelés partout, interdisant le moindre saut fatal mais salvateur.

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A vomir. J’ai tout de même réussi à saisir la cellule d’un des six rescapés officiels de cette folie cauchemardesque. Ne vous y trompez pas, la boite à munitions n’était pas là par erreur : elle servait aux prisonniers de toilettes. Vous me suivez ?

La cellule 22 © Monsieur Vautier 2017

Voilà, monsieur Fuji Films, ce que votre X100F et moi avons découvert. Mon oeil a perçu des émotions et mon nouveau complice a su les traduire. Une très belle collaboration…

Demain, nous partons en scooter à la conquête du mont Oudong, l’ancienne cité royale du Cambodge. Je suis certain que le X100F va s’exploser sur des couleurs que je devine déjà merveilleuses.

Cela écrit, il faudra me pardonner. J’emmène aussi mon fidèle Canon 6D. Il commence à se poser de sérieuses questions sur ma fidélité…

Amitiés cambodgiennes…

 

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