Carmelo voulait un Myself basé sur la nostalgie. Il fallait suggérer l’insouciance des vacances d’été, quand lui et ses deux frères n’étaient pas plus hauts que trois pommes, sous le soleil de la Sardaigne, île natale de sa famille. Je ne devais pas oublier la présence de la Mama – aujourd’hui disparue – et du vieux scooter de Carmelo.
Un cahier des charges assez simple, somme toute.
Déjà, pour commencer, nous sommes partis à Alghero, en Sardaigne. Pour comprendre cette nostalgie qui étreint Carmelo à chaque fois qu’il pose les pieds sur l’île, je ne voyais pas d’autre moyen. La Sardaigne fut une très belle aventure, avec cette dolce vita, tellement caractéristique à l’Italie. Sauf que nous ne sommes plus tellement en Italie… Mais en Sardaigne. Qu’importe, la vie y est aussi belle et douce, peut-être un peu plus… Je l’ai déja évoqué.
Carmelo m’a raconté son enfance heureuse, montré des ruelles où ses petites baskets ont traîné, désigné les immeubles voisins où ses parents se sont rencontrés. Même si on n’est pas sarde, on ne peut pas rester insensible à ces souvenirs. On les imagine même très bien : Alghero n’ayant pas bougé depuis des dizaines d’années.
Rentré à Paris, la création a commencé. Au bout de quelques semaines, j’ai sorti ce Myself.

Beaucoup de détails ont été glissés – même cachés pour un ou deux d’entre eux – dans ce nouveau travail. Pour accentuer cette nostalgie, j’ai reproduit – assez fidèlement, je l’espère – le grain et la colorimétrie des films Kodachrome, vedettes photographiques de cette époque. Ensuite, j’ai rajouté un cadre diapositive pour bien situer la période choisie.
C’était très fun de créer ce Myself. C’est le premier qui m’ait fait voyager dans le temps et dans les souvenirs de quelqu’un d’autre. Belle expérience.
I love you. All of you. And Lulu.