Ça existe encore

Louées soient ces envies violentes qui vous font sortir du métro en urgence ! Ce genre de besoins impérieux, ordonnés par mère Nature, qui nous font abandonner toutes raisons – même celles du cœur – pour aller en extrême urgence aux toilettes… Le lecteur a déjà partagé ce genre de stress. Pour éviter l’incident humiliant qui peut annihiler toutes notions de dignité humaine vis à vis de nos congénères, je suis sorti précipitamment du RER à Saint-Lazare et suis allé au premier troquet venu commander un décaféiné allongé. Pourquoi cette boisson ? Et pourquoi pas ? J’ai atterri en urgence dans cet endroit non pour boire mais, bien au contraire, pour me soulager.

Une fois le problème réglé, j’ai remarqué la singularité de l’endroit.

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Un WC à la turque, ça alors ! Ca existe encore. Quelque part, vers la gare Saint-Lazare, un café a refusé le progrès. Certes, pour ces dames, ce n’est pas l’excellence  d’une première classe. En revanche, en ce qui nous concerne, c’est une endroit où on reste debout, où on vise tranquillement et on ne risque pas d’en mettre partout. Si vous voyez ce que je veux dire…

Mais la surprise ne s’arrête pas là.

Je reprends le chemin du bar.

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C’est clair, la légende droite n’est pas d’époque. Mais le « téléphone » de gauche laisse rêveur…

La double porte coulissante est de toute beauté. Téléphone et WC Lavabo sont peints sur les belles vitres aux reliefs Art Deco. En prenant un peu le temps, je me retrouve presque plongé dans une ambiance des années 60-70. Le téléphone sonne pour un certain Pierrot, on commente les nouvelles fraîches parues dans le dernier France-Soir, quelqu’un mange un oeuf dur au comptoir.

Si la porte des toilettes évoque une telle atmosphère, mais ai-je la gueule d’une atmosphère, qu’en est-il de la salle ?

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 Des placards en Formica jaune, de vieilles chaises aux dossiers plus sévères que la justice, quelques nappes à petits carreaux rouges et blancs : l’ambiance, si elle n’est pas tout à fait d’hier, n’est pas davantage d’aujourd’hui. Je prends une photo vite fait – j’ai un train à prendre dans cinq minutes – je note qu’une dame se cache. Je ne bois pas mon café. Pourquoi ? Après tout, il est l’impôt dont je dois m’acquitter. Je lance un salut poli et m’en vais. 

Des vieux troquets existent encore dans Paris. Ils ont échappé à la vague du progrès. Tant mieux. Tant qu’ils seront là, ce parfum parisien dont tous les écrivains parlaient naguère continuera de survivre. 

I love you. All of you. And Lulu. 

2 réflexions sur “Ça existe encore

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