Au début des années 50, sur la promenade de Luc sur Mer, les gamins alors en vacances, tannaient leurs parents pour savourer la gourmandise de l’époque : une gui-gui. Imaginez une guimauve multicolore, s’enroulant sur elle-même pour former une jolie torsade.
Il y avait une petite cabine qui vendait ces gourmandises et qui s’appelait, juste conséquence des choses : la Gui-Gui. Une dame fabriquait les friandises toute la journée, du matin au soir.
Certes, on y fabrique plus que des Gui-Gui. On y trouve des crêpes, des glaces et autres gaufres. Mais la cabane est toujours là. Elle n’a pratiquement pas changé. Tout au plus s’est-elle modernisée et adaptée aux rigueurs de notre époque moderne.
Je la photographie. Mon père et ses frères venaient passer leurs vacances dans cette station balnéaire. Je les imagine volontiers, exubérants et agités, dans leurs maillots de bain en tricot, courir autour de ma grand-mère, pointant du doigt la gui-gui, implorant la bonté maternelle pour s’arracher les dents sur la guimauve.
Plus tard, dans les années 65, cette même grand-mère amènera ma pomme et mon petit cousin goûter à la gui-gui. Je ne me souviens pas vraiment de cette cabine – j’avais trois ans – mais sachant que je traînais mes objectifs à Luc sur Mer, ma mère s’est exclamée : -« Tu as vu la Gui-Gui ? »
Voilà, ma mère, c’est fait.
I love you. All of you. And Lulu.