Dans le café du Commerce, tenu par l’Anglais – voir mes autres billets des jours précédents – des clients s’arrêtent au comptoir. Ils sont timides et gauches mais tous regardent nos appareils avec curiosité. Qui sommes-nous ? Pourquoi les photographier, eux, que personne ne regarde ? J’ai tellement envie de leur parler de Doisneau et de Ronis, immenses photographes humanistes. Je prends le temps de les écouter parce que, mon vieux, ils en ont des choses à dire. Sur la mer, sur leur village, sur la vie.Ils viennent tous les jours au café du Commerce. Fabrice – l’Anglais – leur sert un verre de rouge ou de rosé, parle avec eux avant d’aller servir d’autres clients assis en terrasse. Eux, c’est à dire le Commandant – dont je vous ai déjà parlé – mais aussi Guy, surnommé le Père Noël, rapport à sa grande barbe grisonnante, Louise – ou Louisette -, René, Denis, Didier…
Je voulais vous en montrer deux.
Guy, le père Noël. Mine de rien, le bonhomme tape dans les 80 piges. Pendant notre rencontre, il ne boira que de l’eau et un café. Sa voix est douce et il faut tendre l’oreille pour comprendre ce qu’il dit. Bon, j’admets qu’à côté du tonitruant Vincent LR, ce n’est guère aisé.
C’est ensuite Louise qui va s’installer avec nous. Elle doit bien avoir dans la cinquantaine, peut-être moins… Ses bras sont tatoués de phrases diverses. Je me souviens de J’aime la vie, je veux vivre… Sur sa main, est écrit : A mon amour, Paul. Je sais comment je vais la photographier. Il faut juste lui demander gentiment.
Ce que je fais.
En terminant ce portrait, je l’ai appelé « Louise, ou l’amour à fleur de peau. »
C’est bon de parler avec ce qui est, somme toute, une vérité essentielle de l’humanité. Je suis au bord de la mer, dans un joli port de pêche et pourtant, même si les maisons peuvent se ressembler, je suis tellement loin de Saint Martin de Ré.
I love you. All of you. And Lulu.
les deux portraits sont superbes!
merci du partage Gilles
J’aimeJ’aime