Le RER arrive à Gare de Lyon. Je vais aller me poser une fesse, prendre le temps de vous raconter, mes chers et fidèles amis lecteurs, la belle expérience que je viens de vivre.
Je le baladais sur le Forum des Halles quand je découvre une affiche : Doisneau et les Halles. De 1935 à 1979, le Maître – car pour moi, il est le meilleur dans les valeurs de la photo que j’affectionne : chaleur, tendresse et humour – a photographié les Halles. Si vous avez bonne mémoire, et je sais que c’est votre cas, vous réagirez. Oui, les Halles sont le quartier de mon enfance.
Vous pensez… Doisneau et mon enfance, réunis pour une exposition. Gratuite, qui plus est. Je vais me gêner, tiens. Je m’attarde. Je regarde. Je ne fais plus attention au flot ininterrompu des gens, n’entends plus les bruits des conversations. Je remonte le temps.
Grâce a Doisneau, je retrouve des pans entiers de mes années de gamin. Ici, je me bagarrais avec les copains. Là, j’allais voir le cirque Pinder Jean Richard. Les odeurs écœurantes de la rue Berger viennent taquiner mes narines, plus de quarante ans après.
Mon innocence de gosse a pris une grosse claque le jour – 1972, je crois – où ils ont commencé à tout casser. Des grosses boules se balançaient et détruisaient des murs, des immeubles et des histoires.
Il y eut le trou.
Je ne saurais trop vous recommander de ralentir le pas et d’aller regarder ces vieilles photos. Pour moi, elles ont été plus qu’un témoignage mais bien un authentique voyage dans l’enfance.
Pour vous, elles seront ce qu’elles doivent être : un authentique plaisir.
I love you. All of you. And Lulu.
Le blog de Monsieur Vautier 